Remarques d'ouverture de La Directrice du Bureau régional pour l'Afrique Ahunna Eziakonwa lors de la manifestation parallèle réunissant les représentants des secteurs privés africain et japonais

7 octobre 2018

La Directrice du Bureau régionale pour l'Afrique Ahunna Eziakonwa lors de la manifestation parallèle réunissant les représentants des secteurs privés africain et japonais. Photo : PNUD Tokyo / Hideyuki Mohri

Reunion ministerielle 2018 de la TICAD

Manifestation parallèle réunissant les représentants des secteurs privés africain et japonais

Prince Hotel, Tokyo

Vendredi 5 octobre 2018

Bonne après-midi, Excellences, Mesdames et Messieurs,

Votre Excellence Masahisa Sato, Ministre délégué aux Affaires étrangères du Japon,

Votre Excellence Estifanos Afeworki, Ambassadeur d’Érythrée, doyen du corps diplomatique africain au Japon,

M. René Kouassi, Directeur des Affaires économiques à la Commission de l’Union africaine,

Mme Bajabulile Swazi Tshabalala, Vice-présidente de la Banque africaine de développement,

M. Toshitake Kurosawa, Chef du Bureau de la SFI à Tokyo,

M. Ayodele Odusola, Économiste en chef au Bureau régional du PNUD pour l’Afrique,

Mesdames et Messieurs les représentants des secteurs privés africains et japonais,

Mesdames et Messieurs, distingués invités, membres de la presse, chers collègues,

J’ai le plaisir de m’adresser à vous en ouverture de l’événement parrallèle organisé en marge de la réunion ministérielle de la TICAD, sous le thème « Exploiter les opportunités commerciales de l’Afrique : un appel au secteur des affaires japonais ».

Permettez-moi tout d’abord de remercier le Gouvernement du Japon, l’Organisation japonaise du commerce extérieur (JETRO) et le ministère des Affaires étrangères du Japon d’avoir conjointement organisé avec le PNUD cet événement important et unique, qui réunit des dirigeants d’entreprises des secteurs privés africains et japonais.

L’Agenda 2063 de l’Union africaine et le Programme mondial de développement durable à l’horizon 2030 (ou les Objectifs de développement durable) soulignent le rôle central du secteur privé dans la promotion d’un développement inclusif, partagé et durable. C’est par la voie de pratiques authentiques en matière de conduite des affaires et d’investissements que le secteur privé est amené à devenir le moteur de la croissance et le catalyseur de la transformation économique structurelle dont l’Afrique a besoin pour créer des emplois décents et des opportunités économiques pour ses jeunes, et générer des revenus et de la richesse pour tous.

L’Afrique n’a pas besoin de charité mais de véritables investissements et d’entreprises inclusives qui aident à galvaniser la diversification économique et l’industrialisation et facilitent la réalisation des Objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063.

Ceci est une bonne nouvelle. En Afrique, les opportunités d’investissement dans l’agriculture, l’éducation, l’énergie, les infrastructures, le secteur manufacturier ou les villes intelligentes sont immenses.

En Afrique, chaque Objectif de développement durable est porteur en termes de perspectives commerciales. Par consequent, il est essentiel de tirer parti de ces opportunités pour faciliter le partenariat commercial entre les acteurs commerciaux africains et japonais. Certaines entreprises japonaises ont déjà commencé à profiter de ces opportunités induites par les Objectifs de développement durable. Parmi les nombreuses initiatives déjà menées sur le continent figurent la technologie des moustiquaires imprégnées d’insecticide perméthrine de Sumitomo Chemical, la technologie de dessalement de l’eau de mer fournie par JGC et Hitachi et l’assurance indicielle contre les intempéries fondée sur des indices météorologiques de Sompo Japan Niponkoa. Les innovations dans le domaine des énergies renouvelables transforment également des vies en Afrique.

L’approfondissement du partenariat stratégique entre les entreprises africaines et japonaises en vue de proposer des solutions de développement aux défis posés par les Objectifs de développement durable contribuera non seulement à la réalisation des objectifs de la TICAD, mais également à l’accélération de la réalisation du Programme 2030 et de l’Agenda 2063.

Dans les pays d’Afrique, comme dans d’autres pays en développement, les entreprises sont confrontées à des risques économiques, politiques et sociaux qui réduisent leur capacité à prendre des décisions d’investissement à long terme.

Cependant, les choses sont en train de changer dans le bon sens. L’indice Ibrahim de la gouvernance africaine 2017 montre que 40 pays africains ont amélioré leur indice de gouvernance au cours des dix dernières années. En outre, trois pays africains (Nigéria, Malawi et Zambie) sont classés au palmarès des 10 meilleurs pays recensés au plan mondial par le Doing Business Index 2018 en termes d’amélioration des performances, sur la base des réformes entreprises. Des pays comme Maurice, le Rwanda, le Kenya, le Botswana et l’Afrique du Sud ont été favorablement évalués en matière de facilité des affaires.

Le PNUD est déterminé à continuer de travailler avec les gouvernements africains, le Gouvernement du Japon, les secteurs privés africains et japonais et d’autres partenaires de développement pour faire face à de nouveaux risques et améliorer l’environnement de la compétitivité des entreprises en Afrique.

En conclusion, l’exploitation du partenariat commercial entre l’Afrique et le Japon est essentielle pour atteindre les Objectifs de développement durable. Par conséquent, je vous invite à axer vos discussions sur les solutions pratiques qui pourraient contribuer à renforcer les engagements commerciaux entre l’Afrique et le Japon.

À cet égard, je vous demande d’orienter le débat de sorte à apporter des réponses aux questions suivantes :

·      Quelles sont les opportunités commerciales en Afrique qui intéressent le secteur privé japonais ?

·     Quels sont les facteurs essentiels au succès des entreprises florissantes qui seraient susceptibles d’accélérer les partenariats commerciaux entre l’Afrique et le Japon ?

·      Quelles sont les mesures concrètes spécifiques que les milieux d’affaires africains et japonais doivent prendre pour accélérer leurs efforts en vue d’établir des partenariats durables ?

Comment les institutions financières internationales telles que la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, les gouvernements japonais et africains ainsi que les partenaires de développement peuvent-ils contribuer à diminuer les risques associés aux investissements en Afrique ?

Il faut être deux pour danser le tango, chantait Louis Daniel Armstrong dans son célèbre titre « It Takes Two to Tango ».  Ce n’est que lorsque les secteurs privés africains et japonais sont attachés à un engagement authentique dans la conduite des affaires et des investissements que leurs efforts pourront être couronnés de succès et déboucher sur un partenariat gagnant-gagnant.

Je vous souhaite des discussions très fructueuses.

Je vous remercie de votre attention.