Nord-Est du Nigéria : la formation professionnelle pour accéder à l'emploi

23 mai 2019

Une formation parrainée par le PNUD et l'UE offre aux femmes et aux jeunes des communautés du Nord-Est du Nigéria diverses compétences professionnelles. Photo: ENo Jonathan / PNUD Nigeria

Le vendredi 19 mai 2019, le Collège agricole Mohamet Lawan (Mohamet Lawan College of Agriculture ou MOLCA) de Maiduguri, dans l’État de Borno, a remis 200 diplômes pour marquer la fin d’un cycle de formation aux techniques agricoles, financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Pendant un trimestre, 200 femmes et des jeunes issus des communautés locales ont reçu une formation aux techniques de production de poisson, de bétail, de monoculture ; d’aménagement paysager et d’arboriculture, de teinturerie, de fabrique de détergent et de savon.

Cette initiative est l’un des volets du Projet Borno de l’UE lancé en 2017 et qui cible 600 000 bénéficiaires dans quatre domaines d’intervention clés : infrastructures, moyens de subsistance, cohésion sociale et gouvernance locale.

Ces 200 diplômés font partie d’un groupe de 600 inscrits au programme de formation professionnelle de Relèvement et résilience communautaire intégrés dans l’Etat de Borno en mars 2019.

Plusieurs officiels ont pris part à l’événement dont M. Shehu Isa Hussein, Commissaire à l’Enseignement supérieur de l’État de Borno, et M. Mallum Izge, Représentant du Ministère pour la Reconstruction, la Réhabilitation et le Réinstallation de l’État de Borno.

Saluant les soutiens de l’Union européenne et du PNUD, le doyen Moctar Alkali a déclaré : « Nous [leurs] sommes profondément reconnaissants envers ces organisations internationales et appelons de nos vœux la poursuite de notre collaboration ».

On estime que l’emploi des femmes et des jeunes permet de restaurer des moyens de subsistance décents, d’améliorer le relèvement durable et la résilience, ainsi que la stabilisation de communautés durement affectées par l’insurrection de Boko Haram qui en est à sa dixième année.

« Nous savons que le besoin de compétences techniques est considérable, que les ressources sont limitées, et que les pouvoirs publics, les ONG et les agences des Nations Unies ne peuvent répondre à tous les besoins. Vous devez donc vous mobiliser pour construire des moyens de subsistance durables et une nation résiliente », a dit Muhammad Khan, expert chargé des moyens de subsistance d’urgence au PNUD, en appelant les diplômés à utiliser au mieux leurs nouvelles compétences.

« Je compte visiter vos fermes dans cinq ans, pour voir comment vous appliquez votre formation et comment vous utilisez la technologie pour améliorer vos rendements et accéder à de nouveaux marchés », a dit le représentant de l’UE Kabiru O. Abbas.

Formé aux techniques d’élevage, Isiah Joshua, 21 ans, a confié ses projets : « Bien plus qu’un producteur, je veux être un employeur. D’ici trois mois, je veux produire au moins 6000 engrais de haute qualité pour les exploitants agricoles et embaucher 15 personnes à temps plein. »

« Avec l’aide de l’UE et du PNUD, je compte louer une ferme, forer un puits et fournir les producteurs locaux d’ici trois mois », a-t-il ajouté.

Le PNUD compte assurer le suivi professionnel des diplômés du MOLCA grâce à l’octroi d’aides à la création d’entreprise.

Les candidats éligibles seront sélectionnés selon des critères spécifiques tels qu’un taux de présence aux cours et de réussite de 70% respectivement, ainsi qu’un bon projet commercial. Le PNUD a chargé une ONG locale, le Center for Community Development and Research Network (Centre de développement communautaire et réseau de recherche) d’assurer une formation commerciale et en gestion financière.