Les pays africains doivent tirer parti de leurs atouts pour accélérer le processus d’intégration

4 décembre 2018

Le port de Mombasa au Kenya est une porte d'entrée vers l'Afrique orientale et centrale et l'un des ports les plus fréquentés du littoral est-africain. Il dessert directement plus de 80 ports dans le monde. Photo: PNUD Kenya / Allan Gichigi


Kigali, Rwanda
  –  Les participants à la 13e Conférence économique africaine ont appelé les pays africains à tirer pleinement parti de leurs forces et de leurs ressources pour accélérer les efforts de la région en faveur de l’intégration continentale.

Conjointement organisée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD) sur le thème « Intégration régionale et continentale au service de développement de l’Afrique », l’édition 2018 de la Conférence économique africaine (AEC 2018) intervient cette année huit mois après la signature à Kigali de l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence, la Secrétaire d’État en charge de la planification économique du Rwanda, Claudine Uwera, a insisté sur le caractère urgent de cette démarche en déclarant : « l’intégration de l’Afrique n’est plus une question de choix. C’est désormais une obligation pour le continent et ses habitants. Si l’Afrique veut devenir un acteur mondial et accéder à ce statut qu’elle mérite amplement, elle doit réaliser son intégration au plus vite ».

Les experts conviennent qu’une approche autonome mettant l’accent sur le commerce intra-africain aiderait non seulement à approfondir l’intégration économique régionale du continent, mais contribuerait également de manière significative à la croissance économique durable, à la création d’emplois, à la réduction de la pauvreté et à l’afflux d’investissements directs étrangers.

L’accord jetant les bases d’une zone de libre-échange continentale africaine signé en mars 2018 par 44 pays est considéré comme l’effort le plus ambitieux à ce jour pour constituer ce qui serait potentiellement appelé à devenir le plus grand accord de libre-échange au monde. Cet accord vise à créer un marché continental unique de biens et de services au sein duquel la libre circulation des hommes d’affaires et des investissements serait autorisée à travers le continent.

Selon les estimations, si la part de l’Afrique dans le commerce mondial passait de 2 à 3 %, cette augmentation générerait un revenu annuel supplémentaire d’environ 70 milliards de dollars US.

Ahunna Eziakonwa, Directrice du Bureau régional du PNUD pour l’Afrique a indiqué que « les pays africains doivent collaborer plus efficacement à la conception de politiques publiques susceptibles de promouvoir la création de compétences, de favoriser l’innovation et le progrès technologique, et de faciliter la mobilité de la main-d’œuvre ainsi que l’accès aux facteurs de production, y compris la terre et les financements ».

Giovanie Biha, Secrétaire exécutive adjointe de la CEA, a estimé que le moment était venu de ratifier la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) : « Plus la libéralisation sera ambitieuse, plus les gains en termes d’augmentation du PIB et des exportations seront importants ».

La nécessité pour les économies africaines d’adopter des approches novatrices pour financer l’intégration et en particulier le développement des infrastructures a également été soulignée.

Gabriel Negatu, Directeur général du Bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique de l’Est à la Banque africaine de développement, a quant à lui déclaré : « Nous sommes déterminés à continuer d’appuyer le programme d’intégration de l’Afrique car cela devrait conduire à une croissance durable, aider le continent à résister aux pressions externes et permettre aux entreprises africaines de se développer et de devenir des géants mondiaux ».

Les débats de la Conférence africaine 2018 s’articulent autour de quatre thèmes principaux : les fondements conceptuels de l’intégration africaine ; les infrastructures et les institutions au service de l’intégration en Afrique ; la mobilisation du secteur privé au service de l’intégration en Afrique ; et la création de partenariats au service d’une intégration efficace.

La Conférence estjalonnée par le lancement de trois rapports importants : l’édition 2018 de l’Indice d’ouverture sur les visas en Afrique ; le Rapport sur le développement durable en Afrique 2018 ; et le Rapport sur la gouvernance en Afrique. Cet événement aura lieu le 4 décembre 2018.


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