En pleine pandémie de COVID-19, un nouveau rapport du PNUD, élaboré en collaboration avec l’OIT, plaide en faveur du renforcement de la protection sociale des travailleurs de l’économie informelle

10 février 2021

--- Image caption ---

New York, le 10 février 2021 – La pandémie de COVID-19 a contribué à mettre en évidence les vulnérabilités des travailleurs de l’économie informelle en Afrique subsaharienne. Dans la région, l’emploi informel représente 86 % de l’emploi total des hommes et 92 % de celui des femmes, et concerne près de 90 % des jeunes. Ces travailleurs constituent par ailleurs une large part des 82 % d’habitants d’Afrique subsaharienne qui n’ont pas accès à un système de protection sociale. Si tous les travailleurs de l’économie informelle ne sont pas pauvres, la plupart d’entre eux sont très vulnérables à la pauvreté et n’ont guère les moyens de faire face aux conséquences économiques, sociales et sanitaires de la pandémie.

Ces dernières années, les gouvernements africains se sont efforcés de mettre en place toute une gamme de régimes de protection sociale contributifs afin de couvrir les travailleurs de l’économie informelle. Le nouveau rapport du PNUD, intitulé Protection sociale et secteur informel dans les pays africains : évaluation prospective des régimes contributifs, présente, à travers des études de cas, les pratiques d’extension de la protection sociale mises en œuvre dans sept pays d’Afrique, et illustre l’éventail des pratiques émergentes. Parmi celles-ci figurent notamment l’extension de la couverture juridique et réelle ; l’amélioration de la qualité des prestations et des services, la création de nouveaux régimes ; des mesures visant à rendre les cotisations des travailleurs informels plus durables, sans pour autant accroître leur coût ni diminuer la souplesse du système ; et des mesures visant à dématérialiser et simplifier les procédures administratives.

Ce rapport insiste sur la nécessité urgente de déployer des approches innovantes à grande échelle afin d’accroître la couverture, tout en veillant à augmenter la pérennité financière des régimes émergents en s’appuyant sur tant sur les cotisations des employeurs et des entreprises de l’ensemble de la chaîne de production que sur les cotisations des travailleurs et les financements publics. Les régimes de protection sociale doivent également tenir compte des disparités entre les genres afin de remédier aux inégalités entre les genres sur le marché du travail. La protection sociale est un élément essentiel de la protection des moyens de subsistance informels, mais elle doit être envisagée au sein d’un ensemble intégré de mesures visant à augmenter les revenus, à renforcer leur sécurité et à améliorer la qualité des emplois.

"Bien que de nombreux pays d’Afrique aient mis en place des mesures temporaires pour protéger les revenus et les moyens de subsistance des populations vulnérables pendant la pandémie, il est urgent de garantir une protection à tous les travailleurs, quel que soit leur statut professionnel. Les stratégies de relèvement face à la COVID-19 nous offrent une solution : utiliser les outils de protection sociale pour combattre les inégalités en Afrique ", a déclaré Ahunna Eziakonwa, Sous-secrétaire générale, Administratrice assistante et Directrice du Bureau régional du PNUD en Afrique.

Il est essentiel de renforcer les cadres juridiques et stratégiques et les capacités des institutions afin de garantir le caractère prioritaire de la couverture pour les institutions nationales, ainsi que sa durabilité. "L’extension de la couverture de protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle doit faire partie d’une stratégie nationale de protection sociale globale et intégrée. Cette dernière doit être menée par le gouvernement et doit reposer sur des principes fondamentaux tels que l’universalité de la protection, l’adéquation et la prévisibilité des prestations, la pérennité financière, la non-discrimination, la bonne administration et la participation tripartite ", souligne Cynthia Samuel-Olonjuwon, Directrice générale adjointe et Directrice régionale pour l’Afrique de l’OIT.

Le rapport Protection sociale et secteur informel dans les pays africains : évaluation prospective des régimes contributifs sera présenté le 10 février à 10 heures (heure d’hiver de New York) par le Programme des Nations Unies pour développement (PNUD), en collaboration avec l’Organisation internationale du Travail (OIT), lors d’un événement virtuel qui se tiendra en marge de la cinquante-neuvième session de la Commission du développement social des Nations Unies (CSocD59). Le rapport peut être téléchargé en anglais et en français.

Le PNUD et l’OIT ont élaboré un cadre d’action commun en vue de renforcer leur collaboration afin de soutenir la réponse socioéconomique du système des Nations Unies à la crise de la COVID-19 et de favoriser une reprise durable et inclusive, en Afrique et partout dans le monde.

Requêtes médias : pour plus d’informations, veuillez contacter:

Michelle Mendi Muita à l’adresse michellemendi.muita@undp.org

À propos du PNUD : Le PNUD travaille en partenariat avec les personnes à tous les niveaux de la société pour aider à bâtir des nations capables de résister aux crises, et favoriser et soutenir une croissance capable d’améliorer la qualité de vie de chacun. Présent dans quelque 170 pays et territoires, le PNUD offre une perspective mondiale et un point de vue local qui contribuent à l’autonomisation des populations et à la construction de nations résilientes.

À propos de l’OIT : L’Organisation internationale du Travail est l’institution des Nations Unies spécialisée dans les questions liées au monde du travail. Elle rassemble gouvernements, travailleurs et employeurs autour d’une approche de l’avenir du travail centrée sur l’humain, en soutenant la création d’emplois, les droits au travail, la protection sociale et le dialogue social.